Mesdames, Messieurs, Chers membres et amis,
Dans les jours qui succédèrent à notre Assemblée Générale du 29 février dernier, l’épidémie du Covid-19 a bien tristement préludé à l’ouverture de notre saison 2020.
Courant mars, nous avons été confrontés à des mesures considérées dans un premier temps comme étant démesurées voire arbitraires mais qui, au fil des jours, se sont avérées justifiées.
Cette situation eut pour conséquence la suppression de divers événements, à commencer par l’Assemblée Générale de la Centrale, prévue le samedi 4 avril à Givisiez, puis ce fut le tour de notre Tir à la Poudre Noire à Estavayer, prévu le samedi 11 avril. Par ailleurs, comme vous l’aurez sans doute constaté dans le dernier bulletin Info (No 208, mars 2020), moult autres manifestations d’autres sections ont dû être annulées.
Notre sortie du 4 juillet -pourra ou pourra pas- se faire, l’évolution des choses nous le dira (c’est l’ouverture des frontières qui sera déterminante). Il n’en demeure pas moins, que je vous engage à vous inscrire.
Nous vivons une époque de confinement psychiquement pénible pour la plupart d’entre nous, certainement moins contraignante pour les personnes demeurant en campagne, mais il faut faire, selon l’adage, contre mauvaise fortune bon cœur.
Pourtant, dans ce contexte difficile, un corollaire direct est apparu et doit nous rassurer quelque peu. En effet, nous avons appris ou réappris ce qu’est la responsabilité personnelle et comment elle est la seule à même de nous protéger.
Si ce réveil de la responsabilité individuelle s’est mis en place, on le doit de prime abord à l’éducation. La loi a certes défini l’enveloppe des moyens à observer pour se prémunir, mais c’est surtout le devoir de civilité qui nous a permis de mieux le comprendre.
Nous sommes en guerre contre un virus qui peut encore évoluer et muter avant qu’un vaccin ne soit mis au point. Les scientifiques sont prudents et n’excluent pas la possibilité d’une deuxième vague.
Il y a des collapsologues (partisans de l’écologie radicale) également en version jeune fille à tresses qui se gaussent de nos dirigeants et se réjouissent même de la situation actuelle, leur credo étant « ça polluera moins, ça consommera moins ». Il y a aussi les adeptes malthusiens qui préconisent la restriction des naissances, théorie qu’ils estiment pertinente et selon laquelle la population planétaire augmente de façon exponentielle alors que s’épuisent les ressources nécessaires à sa survie, avec, il est vrai, pour conséquences, famines, guerres et maladies. Pour résumer, leurs revendications convergent en ce sens que tous les excès que l’on constate dans notre culture aboutissent à l’abaissement du capital santé de l’individu et la perte progressive de tous ses repères sociaux. Il est indéniable que ces courants sont marqués au coin du bon sens et que, de ce côté là, nous ne pouvons qu’approuver. Quant à leur application, elle est hélas du domaine de l’utopie, et ce tant qu’une prise de position à l’échelle mondiale ne sera pas décidée unanimement et réellement appliquée.
La solution viendra des individus, du génie humain et d’un capitalisme sous contrôle, car oui la mondialisation effrénée telle que nous l’avons connue est responsable de la propagation du virus, mais a contrario, c’est néanmoins l’effort collectif, mis en place sur une grande échelle, qui permet des livraisons à domicile, bien utiles ces temps-ci. Le paradoxe est que cette mondialisation, accusée à juste titre, d’avoir diffusé le virus, c’est aussi celle qui mettra à notre disposition du matériel high tech, de la nourriture en suffisance, des médicaments, vêtements, masques, etc… C’est encore elle, qui grâce à nos chercheurs, nous apportera, dès que possible, du moins nous l’espérons, des traitements et vaccins efficaces
Bien sûr, il y de quoi s’inquiéter du constat déficitaire des affaires, mais il faut surtout éviter le repli sur soi, car nous sommes tous concernés. Hormis les répercutions inévitables sur le plan du commerce en général, telles qu’elles sont annoncées par l’OCDE, une crise sanitaire, qui s’installerait dans le temps, deviendrait vite délétère pour tout un chacun. Les tensions s’exacerberaient et déboucheraient sur le marché noir, le vol et la perte de référence morale, ébranlant et mettant plus encore en péril l’économie mondiale.
Je peins le diable sur la muraille, mais fort heureusement on en est pas encore là …Donc, faisons confiance à nos édiles.
Je conclus en reprenant l’aphorisme en vogue « Il faut agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire » (dixit M. Alain Berset, notre Ministre de l’Intérieur).
Maurice Thierrin